Doodles pendant un brainstorm, hier, 2010
On m’a déjà demandé – pas directement : le client qui était passé via le patron – d’arrêter de dessiner pendant une réunion. Que ça fatigue les gens. Hier j’ai récidivé. Fuck that, les gens.
Chaque trait me rappelle les idées qui ont émergées, les notes, les points à retenir. Nan… c’est pas vrai ! Chaque trait me rappelle l’ambiance, les réflexions existentielles et les demandes incongrues. Pour les notes, faut que je me réfère à mes notes. Me suis donc caché au coin de la table et j’ai laissé les idées remplir la feuille. Ça m’a fait du bien, et terriblement mal en même temps, parce qu’il n’y a rien de pire que de se trouver poche à dessiner la face du voisin que pendant une réunion où on ne doit pas dévisager le voisin si ce n’est que pour noter en s’abreuvant de ses paroles.
Et vous me croirez pas je le sais, mais pour la enième fois dans ma longue carrière de réunionites, j’ai entendu le responsable du compte déclamer avec une assurance à lui rentrer la face dans le mur « Que la petite madame de Repentigny va pas comprendre ». À ceci, je m’adresse à toutes les madames de Repentigny, aussi petites soit-elles, et ça s’adresse aussi à celles de Laval et de Brossard et du plateau. (Oh ! Saint-Plateau t’as aussi maintenant des petites madames qui comprennent pas !)
Rebellez-vous, affichez haut et fort que vous comprenez;
Il en va de la survie de votre culture (publicitaire);
Demandez aux chargés de comptes et aux directeurs conseils des agences de vos marques favorites d’arrêter de vous servir des plats compréhensibles.
Et pour la enième fois, crois-moi pas si tu veux pas, j’ai osé élever la voix et proposer que la petite madame soit aussi brillante que lui.
– Parce que si toi tu comprends, ça se peut qu’elle aussi, le grand.
Silence radio autour de la table pendant que je me replonge dans ma tablette à dessin. Pas de sourire, pas d’amertume. Juste l’envie de planter à chaque instant possible l’idée que la madame comprend, elle aussi. Je ne m’attends pas à de grands changements. Je m’attends juste à ne jamais avoir peur de faire ma part pour élever la nature humaine au respect de l’autre, un peu plus haut que la nivellation vers le bas.
Exercice :
1. Planter des idées sans avoir peur.
2. Dessiner sur une feuille blanche.
2 commentaires sur “Dire ce que doit”
26 février, 2010 à 2:57
Idéalement, tout le monde devrait dessiner en réunion.
26 février, 2010 à 3:16
Même le responsable du compte?