Corporate Faces en cours de reliure.
J’ai pour mon dire qu’on ne change pas tant que ça ne nous coûte pas assez cher de rester comme avant.
Bon ben je relie ces 9 livres depuis un bon mois, à temps perdu, et voilà-ti pas qu’il me prend l’idée de manger une biscotte garnie d’huîtres fumées bien coulantes. Pas de trouble : je fais attention. Je suis dexte. Oui, j’ai déjà taché mon espace de travail d’encre indélébile, mais c’est fini ce temps-là. De toute façon de ne dessine plus.
Ben voilà, mais qu’est-ce que c’est cette ombre qui s’étend et qui sent le fumet, au verso de celui-là?
Maudite marde. Et même plus de papier pour le recommencer.
Leçon apprise? Que neni ma chère. Si j’avais payé pour le matériel je dis pas. Ça va m’en prendre encore des projets scrappés par excès de confiance pour me mettre à contrôler mon environnement de travail comme une chirurgienne.
À ce titre, si jamais vous avez l’occasion d’aller voir Melinda Pap en plein travail, vous n’aurez qu’une seule pensée : cette femme a un TOC (ou bien elle a payé très chers ses accidents de parcours). Elle vous accueillera même d’un poli «Excousez-moi pour désordre ici : je travaillais» alors que vous aurez peine à trouver la nature même de son travail : tout est nickel, replacé à l’équerre, la poussière et les rognures n’existent pas dans son atelier, de plus, les objets ont un champs électro-magnétique qui les dispose à espaces égaux entre eux. C’est à en pleurer d’admiration.
Du sang d’admiration.